En « deux » mots...
Elle a été appelée à fonder le 13
mars 1863 la Garde d’Honneur du Sacré-Cœur dans laquelle chaque Associé
s’engage à vivre toute chose en esprit d’amour et de réparation pendant son
heure de présence au Cœur de Jésus.
Constance est née à
Besançon le 28 octobre 1825, dans une famille chrétienne de commerçants.
L’enfant est douée d’une piété vive, une intelligence et un sens musical
remarquables. Elle pense à la vie religieuse, mais, en 1841, ses parents lui
font épouser un négociant M. Thieulin, celui-ci meurt 5 ans plus tard. Dieu
intervient sous la forme d’une invitation par la Supérieure de la Visitation de
Bourg en Bresse à participer à une retraite pour la Fête du Sacré-Cœur.
Constance entre au Monastère le 9 juin 1849 et sur le conseil de l’Evêque de
Belley, commence le postulat le 28 juillet. Elle reçoit, selon son souhait le
nom de Sœur Marie du Sacré-Cœur. Au jour de sa Profession le 1er vendredi d’avril
1851 elle sent que Jésus veut qu’elle soit « une victime d’amour pour
dédommager son Cœur divin ». Ses qualités l’ont fait désigner comme
Maîtresse au Pensionnat puis secrétaire de la Communauté. D’une santé délicate,
mais soutenue par une grande énergie, elle mène durant une douzaine d’année la
vie simple d’une Visitandine… d’une Visitandine modèle ! Fin décembre 1862, une
lettre de la Visitation d’Annecy invite à déployer plus de zèle pour répandre
la dévotion au Cœur de Jésus. Peu après, Sœur Marie du Sacré-Cœur a la vision
du cadran de la Garde d’Honneur. Il s’agira pour les Associés de consacrer,
chaque jour, une heure de garde durant laquelle sans rien changer à leurs
occupations, ils s’uniront au Christ s’offrant sur la Croix pour la rédemption
des hommes. L’inscription à la Confrérie se fera sur un cadran marquant les
heures du jour : ainsi se formera une couronne d’adorateurs qui se succèderont
à travers le monde pour prendre la garde, comme l’avaient fait la Vierge, Jean
et Madeleine au Calvaire quand jaillirent l’eau et le sang du Cœur transpercé
de Jésus. La Garde d’Honneur est fondée le 13 mars 1863 au sein de la
Visitation de Bourg.
Si très vite la Garde d’Honneur
se répand à travers le monde, ce n’est pas sans difficultés, comme toutes les
œuvres de Dieu, elle a commencé dans les sacrifices, l’humilité et une totale
docilité de la part de la Fondatrice. Sœur Marie du Sacré-Cœur a cependant
trouvé des appuis : Marie Deluil-Martiny qui un jour fondera « les Filles
du Cœur de Jésus » ou Mathilde de Nédonchel à l’origine des
« Consolatrices du Cœur de Jésus ». Un an après sa fondation, c’est
l’approbation par Pie IX qui se déclare « le premier Garde
d’Honneur ». En 1882, la confrérie compte 2 millions d’associés.
La Garde d’Honneur, née 18
mois avant la béatification de Marguerite-Marie, rend populaire et accessible à
tous la dévotion au Sacré-Cœur, la propage dans le monde et répond à toutes les
demandes formulées par Jésus lui-même à Sainte de Paray.
Sœur Marie du Sacré-Cœur s’est offerte en
victime, en union avec le sacrifice du Christ pour la conversion des pécheurs :
« Je veux dédommager le Sacré-Cœur de toutes les ingratitudes des
hommes ». C’est cette spiritualité qu’elle fera passer dans les statuts de
l’Archiconfrérie, dans les prières, les billets zélateurs et dans toute sa
correspondance.
Cent ans après la mort de Sœur
Marie du Sacré-Cœur survenue le 3 août 1903, les Visitandines de Cracovie ont
lancé l’idée, au sein de la Visitation, de l’ouverture du procès de
béatification de Sœur Marie du Sacré-Cœur, ce projet est porté par Mgr Pascal Roland, actuel évêque de Belley-Ars.
Le livre : Quand le
Cœur de Dieu parle au cœur de l’Homme - Sœur marie du Sacré-Cœur et la
spiritualité de la Garde d’Honneur
Par Bernard Peyrous et Geneviève Vignes